Nous sommes donc 24 étudiantes de Belfort et de Montbéliard à reprendre le projet pour la troisième fois. Nous avons souhaité que le titre du projet soit représentatif de la fusion des deux associations ("Pas à Pas" et Etudiants Infirmiers Vers l'Afrique). C'est pourquoi notre projet est baptisé :

Nos motivations :

• Enrichissement personnel et professionnel en découvrant un nouveau système de santé au sein d’une culture différente
• Investissement dans un projet de santé communautaire
• Intégration à la population burkinabé en partageant leurs habitudes de vie

L’ampleur du projet implique de nouvelles dispositions, telles que : deux départs différés (décembre 2005 et février 2006), l’ouverture de nouveaux sites et par conséquent de nouveaux objectifs. Ce projet fait désormais partie intégrante de notre formation. Nous prévoyons de nous répartir dans les mêmes dispensaires que les années précédentes c'est à dire: Tanghin, Tintilou, Vipalogho et Yaoghin, et nous partons pour la première fois dans deux nouveaux dispensaires : Bazoulé et ymdi.

Objectifs généraux du projet :

• Participer à des actions de soins visant à maintenir ou améliorer la santé de la population
• S’inscrire dans une démarche d’éducation à la santé
• Pérenniser les actions mises en place les années précédentes
• Collaborer avec les professionnels des centres de santé et les personnes ayant une influence sur l’état de santé de la population.

Grâce à la lecture des rapports écrits relatant l’ expérience des étudiants infirmiers des précédentes années, nous avons pu établir divers constats observés sur les différents dispensaires. Cette analyse met en évidence plusieurs problèmes concernant l’hygiène, l’organisation des soins, la gestion des déchets et la prévention. Cette année, étant donné que notre séjour se limite à 15 jours, nous allons cibler nos actions principalement sur l’hygiène des mains et des locaux en collaboration avec les soignants des différents dispensaires. Cette expérience nous apportera un enrichissement professionnel.

Constats : Le lavage des mains n’est pas systématique entre chaque patient et chaque soin. Lorsque le lavage et l’essuyage sont pratiqués, ils ne sont pas réalisés de manière adaptée (eau de javel utilisée pure, torchon sale …). Le poste de lavage est précaire, de plus le renouvellement de l’eau dans les « canaris » (récipient en terre cuite muni d’un robinet) est peu fréquent.

Ces constats mettent en évidence un risque important de contamination manuportée. Analyse : Le problème d’hygiène des mains est-il dû à leur culture, à leur éthique, à un manque de connaissance et/ou à un problème de restriction de l’eau ? Le problème de l’essuyage des mains est-il dû à un manque de matériel ? Si le poste de lavage des mains était mieux aménagé, cela entraînerait-il un lavage des mains plus systématique et plus efficace ? Pourraient-ils se procurer du savon liquide plutôt que du savon solide ? A quel coût ?

Objectifs :

• Améliorer la qualité et la fréquence du lavage des mains afin de limiter la propagation des germes
• Mettre à disposition le matériel nécessaire pour l’essuyage des mains
• Améliorer l’organisation du poste de lavage des mains

Actions :

• Expliquer l’importance du lavage des mains en fonction des soins, à l’aide de plaquettes illustrées
• Repréciser les différents modes de transmission des germes
• Apporter du matériel nécessaire à l’essuyage des mains
• Chercher l’existence et le prix du savon liquide et comparer les prix avec le pain de savon

Constats : La désinfection du matériel et des locaux n’est pas systématiquement réalisée. Un mauvais conditionnement du matériel annule la désinfection parfois faite, de plus le mode de désinfection n’est pas toujours adapté.(lessive « Omo » lors de l’accouchement).

La périodicité de l’entretien des locaux diffère d’un dispensaire à un autre. Les étudiantes ont travaillé l’an passé autour de la dilution efficace de l’eau de javel. Pour ce faire des pipettes et des lavettes ont été ramenées pour la désinfection des locaux. Analyse : Le personnel soignant connaît-il les protocoles de dilution de l’eau de javel ? Pourquoi utilisent-ils l’eau de javel pure ? Pour eux, quelles sont les conditions requises pour le besoin de désinfection du matériel et des locaux ?

Objectifs :

• Adapter le mode de désinfection
• Respecter une logique dans la désinfection et la stérilisation du matériel technique

Actions :

• Pérenniser l’apport de pipettes, lavettes et évaluer leur impact
• Amener des plaquettes illustrées et expliquer les protocoles de désinfection des lits après chaque hospitalisation
• Elaborer avec l’aide des soignants des plans d’organisation de la salles de soins (séparation propre/sale).

Constats : Lors des campagnes de vaccinations (deux fois par semaine) des causeries sont organisées avec les femmes. Elles sont demandeuses mais ont des difficultés à s’ exprimer sur certains sujets. Analyse : Y a –t-il des sujets tabous interdits par les hommes ? Existe-il une barrière au niveau de la langue ?

Objectifs :

• Permettre aux femmes burkinabé de communiquer sur les sujets qui les préoccupent en matière de santé Mère-Enfants
• Développer les campagnes de prévention en s’inscrivant dans la politique de santé actuelle du pays

Actions :

• Organiser des causeries et répondre aux demandes des femmes
• Installer une relation de confiance avec elles
• Apporter des supports de communication visuels illustrant des thèmes précis

Au cours de notre analyse nous avons pris conscience d’un certain nombre de problèmes que nous n’avons pas la possibilité de résoudre. Il s’agit notamment :

• usage des gants, sur lesquels nous n’avons pas d’action étant donné que le problème est d’ordre financier. En effet les gants sont facturés aux patients.
• incinération des déchets : nos compétences en tant qu’étudiants infirmiers se limitent au tri des déchets au sein du dispensaire.

Suite à la rédaction de ce projet, la prochaine étape est la mise en place d’actions sur le terrain. Nous effectuerons de nouveaux recueils de données afin de pouvoir pérenniser les actions par le biais des futures membres du projet. La pérennisation des actions dans les années à venir est primordiale pour que celles-ci aient un impact plus important sur le terrain. Nous souhaiterions que les prochains membres étendent leurs actions sur d’autres sites. Notre deuxième attente porte sur une rencontre avec les étudiants de l’E.N.S.P (Ecole Nationale de Santé Publique) et proposer un travail en collaboration pour aboutir à un éventuel échange entre les deux écoles.