Statuts des femmes
La famille se compose :
La femme
Les femmes préparent à tour de rôle les repas du mari, celui-ci passera la nuit avec la femme qui assure cette tâche.
Au village, la femme tient un rôle prépondérant quant à la stabilité sociale. Tous les travaux ménagers incombent à la femme : La femme burkinabé est travailleuse, prévoyante, organisée, patiente, qualités qui en font un pilier de la société.
De nombreuses associations de femmes s'occupent au sein des villages et des villes de tout ce qui à trait au développement du pays et du bien être de ses habitants.
Journée nationale de la femme : 8 mars
Le burkina est le seul pays au monde à avoir déclaré cette journée chômée, afin de bien signifier l'importance de la femme dans la société burkinabé.
Dans ce pays, toutes les traditions demeurent vives. La femme idéale est celle qui est soumise et ayant une grande progéniture. Toute sa vie, elle est sous tutelle des mâles de sa famille d'origine puis de sa famille par alliance. Même dans la société burkinabé dite moderne, le statut de la femme est le même, sauf pour celle pouvant faire des études.
Le mariage
C'est le prétendant qui fait la demande en mariage auprès du père de l'élue, ou alors un homme peut donner sa fille en mariage à un ami très cher, en échange d'un service rendu ou pour s'acquitter d'une dette. Un messager est envoyé chez la famille de la fille convoitée pour lui apporter un cadeau. En acceptant le présent, la manifeste son accord et les fiançailles sont ainsi conclues. La dote est constituée d'objets de valeurs mais rarement d'argent. Elle est versée par le futur gendre au père de l'élue.
Le mariage peut être prévu alors que la fille est encore bébé, la dote est versée à la famille et elle rejoindra son prétendant lorsqu'elle sera pubère. Cette pratique appelée "mariage forcé" est toujours encrée dans les traditions malgré qu'elle soit interdite par la loi qui n'intervient que lorsque le mariage forcé devient pénal. Le mariage forcé dans son concept, s'insère avant tout dans un système de valeurs socio-culturelles, de croyances profondes voire d'une mythologie.
En effet, pour certains ce don de femme est un héritage culturel qui a ses vertus d'entretenir une cohésion sociale et de minimiser les dépravations de moeurs chez les jeunes. A d'autres par contre, ce don de femme s'identifie à un mariage forcé étant donné l'absence de consentement.
Les filles qui se rebellent, connaissent le triste sort des pratiques magico-religieuses. En effet, battues, forcées, violées, bannies, ces filles finissent par devenir folles et même mourir du seul fait de leur refus de respecter la volonté parentale.
Trouver un conjoint à son enfant est un devoir social pour chaque parent. De même les difficultés liées à l'environnement économique actuel, la faiblesse du pouvoir d'achat des populations sont autant de raisons qui amènent les parents à marier leur fille de force.
De cet état de fait, il en résulte des conséquences aussi bien sur le plan individuel et du couple qu'au niveau de la société. Les conséquences enregistrées sont surtout à la défaveur des femmes. Elles sont socialement rejetées par leur clan. Au niveau du couple, on note un non-épanouissement de la femme qui subit les sévices de son mari.
Les scarifications
Elles déterminent une appartenance à un groupe social et permettent de bénéficier de sa protection. Elles définissent le rang social en fonction de leur localisation sur le corps. Elles représentent des croyances en la réincarnation, permettent de purifier un individu atteint d'une maladie. C'est une légende : " un lion aurait marqué un enfant de sa griffe afin de sceller amitié avec lui" ; les scarifications sont depuis imposées sur le visage, les dents, le corps.
L'excision
C'est l'ablation d'une partie plus ou moins importante du clitoris et des petites lèvres.
L'infibulation
C'est une excision complétée par l'ablation des grandes lèvres dont les deux moignons sont suturés bord à bord. La vulve est remplacée par une cicatrice fibreuse, l'ouverture vaginale disparaît pour laisser la place à un minuscule orifice.
Les conséquences de ces mutilations
Elles sont nombreuses et graves, parfois mortelles. La section du clitoris est des petites lèvres entraîne une douleur très intense, intolérable, accompagnée de peur, d'angoisse et parfois d'un grand état de choc. Un saignement éventuellement hémorragique peut entraîner la mort. L'émission d'urines sur la plaie occasionne des brûlures et parfois une rétention urinaire réflexe.
Les conséquences ultérieures
Pratiquées dans des conditions d'hygiène souvent précaires, l'excision et l'infibullation sont à l'origine d'infections multiples, vulvaires, urinaires et gynécologiques, ces dernières pouvant entraîner une stérilité.
La diffusion des infections peut s'étendre et générer des septicémies qui, sans traitement adéquat, peuvent évoluer vers la mort. On peut également évoquer le tétanos et le sida. Excision et infibulation occasionnent des complications obstétricales. Sans aide appropriée, la femme infibulée et l'enfant qu'elle porte sont menacés de mort au moment de l'accouchement. des soins attentifs ne permettent pas toujours de prévenir les déchirures du périnée, très fréquentes chez les femmes excisées.
Plusieurs études africaines rapportent des souffrances foetales plus nombreuses chez les enfants nés de mères mutilées.
A quel âge les mutilations génitales féminines sont-elles pratiquées?
Les mutilations génitales féminines sont effectuées à tout âge : à la naissance, pendant la petite enfance, à l'adolescence, juste avant le mariage ou après la naissance du premier enfant. Cela dépend de l'ethnie considérée et varie pour une même ethnie d'une génération à une autre. Des facteurs extérieurs peuvent influencer les décisions prises pour l'intervention.
Ainsi en France peut-on craindre parfois que l'interdit légal mal compris ne fasse que retarder le moment de la mutilation.
La contraception
Seulement 5 % des femmes mariées utilisent les méthodes modernes de contraception. Plus de 6 % des habitants du Burkina âgés de 15 à 49 ans sont contaminés par le virus du SIDA.
Les jeunes entre 10 et 24 ans représentent un tiers de la population. Il est quasiment impossible pour eux d'avoir accès à une information valable et discrète sur la sexualité et la contraception. Environ 16 % des femmes enceintes sont des adolescentes, une femme sur deux donne naissance à son premier enfant avant l'âge de 20 ans.
Malgré un niveau de connaissance élevé des méthodes de contraception modernes, le niveau de pratiques contraceptive demeure très faible chez les adolescents burkinabés ; le rapport entre la connaissance et la pratique est de 1 sur 5.
Les principales sources d'informations sur la planification familiale sont les médias particulièrement, et la radio, ainsi que les agents de santé.
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