l'alimentation
Globalement, le régime alimentaire au Burkina Faso est presque exclusivement basé sur les céréales. La contribution des céréales à l'apport
énergétique est cependant légèrement plus faible en zone urbaine que dans les zones rurales de l'ouest et du centre.
La fréquence des repas dépend des disponibilités alimentaires : plus importantes dans le sud et l'ouest que dans le nord et le centre.
Le nombre de repas moyen par jour au Burkina est de deux et beaucoup de ménages ont des difficultés à assurer ces deux repas. Le repas du soir est
le plus important, servi dans tous les foyer y compris dans les zones les plus exposées à la famine (nord et centre) et en période de soudure,
alors que le repas matinal n'est servi que dans 75 % des cas et le repas de midi danslamoitié des cas seulement.
Les modifications des habitudes de vie se traduisent sur le plan alimentaire par la consommation d'aliments sucrés, raffinés, d'aliments riches en graisse,
hautement énergétiques et à forte teneur en sucre. L'alcoolisme, le tabagisme et l'usage de drogues se développent dangereusement tant dans les zones
urbaines que rurales. D'autres facteurs liés aux modifications des habitudes sont la tendance à la sédentarité, la substitution de l'allaitement maternel
par l'allaitement artificiel et la conduite inadéquate du sevrage.
La préparation des aliments de base
Dans le nord, le mil constitue l'aliment de base, préparé sous forme de "Tô", pâte bouillie et consistante accompagnée d'une sauce à base de légumes,
feuilles, viandes ou poissons.
Au sud, est généralement consommé le "sorgho", sous forme de bouillie ou de couscous et les tubercules.
A l'ouest et au sud-ouest, le "fonio" est l'aliment principal et le maïs est consommé en période de soudure. Le riz et le maïs sont appréciés
des populations urbaines.
Les aliments complémentaires
De nombreux aliments ont un caractère saisonnier et leur apport est très variable :
- Les fruits et légumes peuvent constituer l'essentiel du repas en période de soudure.
- Les matières grasses les plus utilisées sont le beurre de karité, l'huile d'arachide et l'huile de palme.
- Les lipides d'origines animales ne sont régulièrement consommés que par les éleveurs nomades.
Les boissons
- Le dolo : une bière de mil présente en quantité importante au cours des repas danstous le pays. Un poucentage élevé de sorgho rouge
est aussi transformé en bière.
- Le jus de tamarin : jus de fruits très bon pour la digestion.
- Le jus de bissap : jus de gingembre et jus d'ananas.
- Le zomkom ou "eau de bienvenue" : boisson préparée avec du mil et du gingembre.
L'alimentation des enfants
L'alimentation au sein dure en moyenne 24 mois mais peut ëtre prolongée jusqu'à l'âge de trois ans. L'introduction de bouillies (mil) dans l'alimentation
intervient à partir du sixième mois en zone urbaine et du douzième mois en zone rurale. Toutefois, dans les villes, la tendance est
d'utiliser des céréales précuites pour la bouillie et de substituer un régime à base de lait en poudre à l'allaitement maternel. En zone
rurale, l'enfant commence à partager le repas des adultes à partir du 18ème mois. Les légumes ne sont pas introduits avant l'âge d'un an et
les aliments d'origine animale et les fruits ne sont que très rarement consommés.
Les interdits et habitudes alimentaires
Les habitudes alimentaires sont marquées par une série d'interdits et de pratiques. En fonction de l'âge du sujet et du sexe, certains aliments sont
strictement proscrits. Les femmes et les enfants occupent une grande place dans ce groupe. Les habitudes alimentaires chez les enfants
malades sont très marquées par les restrictions : en cas de diarrhées, ils sont privés de tout aliment riche en graisses et sprotéines tels
que la viande, l'arachide, le sésame, le lait, le haricot, la pomme de terre, etc...et il leur est déconseillé les aliments liquides et semi-liquides,
les fruits.